Rencontre princière [Thauramîr Morthorne]

Le palais de la matrone était quand même assez grand. Quand on le sillonnait, on ne voyait généralement qu'une infime partie de ce qui était réellement en cours dans ce dernier. Du moins, pour la majorité des gens, parce que les personnes comme Trisstree qui avait accès à une grande partie et qui avait pour devoir de se tenir au courant de ce qui s'y passe savaient se renseigner et garder compte des évènements. D'ailleurs, Trisstree avait choisi un coin peu connu du palais pour une bonne raison, la tâche qu'on lui avait attribuée ne devait pas être vue de tous. Et quand on était une assassine depuis 1 an au service de la grande dirigeante de son peuple, on comprenait rapidement qu'une demande de discrétion était de la plus haute importance. C'est pourquoi que depuis un moment déjà, elle connaissait tous les recoins appropriés pour faire ce genre de travail. Le seul hic, c'est qu'aucun endroit est 100% sûr de ne voir personne y arriver. C'est pourquoi la vitesse et la précision étaient de mise à chaque fois.

En ce moment, les choses allaient bien. Selon ce qu'elle avait su et avait déduit, un garde avait été un peu poussé à parler par la fille d'une femme qui convoitait le poste de la matrone. Pour le garde, il avait dû avoir sa rencontre avec ceux charger de lui. De toute façon, Trisstree n'en avait rien à faire, les mâles n'avaient qu'à s'organiser entre eux, c'était de base des drows beaucoup moins puissant que les femmes et la trop grande conversation de ce dernier n'impressionnait pas Trisstree du tout. Restait que la charmante fille qui avait tenté d'en savoir trop devait être clairement avertie de ne pas recommencer. Elle n'avait pas à être assassinée, car l'information obtenue était bien trop peu importante et inoffensive, mais elle devait comprendre que toute autre tentative serait des moins clémentes. C'est donc pour quoi qu'en ce moment, dans un couloir peu connu du palais, deux femmes s'y trouvaient. C'était le couloir qui menait, entre autres, au quartier qu'on avait offert à Trisstree, vu qu'elle se devait d'être en permanence prête à être envoyée sur une tâche par la matrone.

Une des deux femmes était dos contre le mur, un avant-bras en travers de la gorge, avec un visage de colère qui masquait en fait une crainte presque palpable. Ses pieds dont les talons étaient légèrement relevés du sol tremblaient un peu et ses mains se tenaient après l'avant-bras pour se créer un petit jeu entre son cou et le membre pour respirer. L'autre femme, Trisstree de surcroît, était solidement fixé au sol de ses pieds et regardait la femme droit dans les yeux sans la moindre pitié, mais sans le moindre sadisme aussi. Vêtu de sa tenue de cuir habituel, sa cape rouge par-dessus ses longs cheveux blancs, le capuchon et son 'masque' cachant son visage, mais laissant ses yeux bleus à la vue, il était difficile de savoir à quoi elle ressemblait vraiment dessous son accoutrement. Les doigts gantés de la main du bras qui barrait la gorge était tout près des lèvres de la jeune victime plaqué au mur, comme si elle allait ou finissait de caresser ses lèvres. Ce que les possibles spectateurs surpris ne pourraient pas savoir, c’est qu’une substance se trouvait sur les gants, ce que la victime pouvait savoir à l’odeur, et que cette substance était soit mortelle ou soit vilaine. Et puis, la victime pouvait sentir une petite lame plaquée juste sous sa cage thoracique, lame que la position des corps cachait.

La voix de Trisstree parlait trop bas pour qu’une autre personne que la victime comprenne ce qu’elle disait. Par contre, on pouvait noter que sa voix était calme et ferme. La victime elle tremblait et ne parlait pas, toujours sous sa façade de colère pour masquer la peur qui la tenaillait. Tout allait bien, jusqu’à ce que Trisstree percevoir du bruit. Tournant la tête, elle attendit de percevoir le moindre mouvement pour agir. Quand elle vit la silhouette d’un homme tourner le coin, elle relâcha doucement sa victime, sans même sembler dérangée d’être prise sur le fait. La perception de ce mâle? Elle s’en foutait. Elle parla dans l’oreille de la jeune femme et cette dernière ne demanda pas son reste pour partir. Elle croisa l’homme et grommela incompréhensiblement. Quant à Trisstree, elle se retourna face à l’homme qu’elle reconnut sans problème, quoiqu’elle doutait que lui la replace vraiment. Être assassine personnelle de la matrone demandait de ne pas se faire connaître vraiment.

« Je ne pensais pas rencontrer le prince ici, promenade pour passer le temps? »

» Au nom du sang et à la gloire de Xaphan : Thauramîr Mothorne. [terminé]